Victoire Bailleul & Blanche Dujardin : « Nous avons une responsabilité sur ce que nous créons »

Il y a deux ans, Pockeco remportait le 2e prix du concours Design Zéro Déchet. Conçu par Victoire Bailleul, Blanche Dujardin et Lucie Kalawon, ce projet leur a permis de mobiliser leur propre expérience en tant que festivalière pour trouver des solutions. Retour d’expérience avec Lucie et Blanche dans ce troisième épisode de « Sur les traces de… ».

GIF animé présentant les 4 différents pliages du packaging alimentaire Pockeco : portion unique, portion double, sandwiche et assiette

Pockeco, ou comment réduire les déchets alimentaires en festival

À l’origine de la participation des trois étudiantes de Valenciennes au concours : la Paris Design Week ! « Lucie a entendu parler du concours Design Zéro Déchet dans ce cadre et elle avait très envie de faire un projet écoresponsable. Elle nous a convaincues ! », explique Blanche. « En tant que designer nous agissons au début de la chaîne de production, nous avons une responsabilité sur ce que nous créons », affirme Victoire.

Une sensibilité qu’elles ont pu exprimer lors du concours Design Zéro Déchet 2018, qui avait pour thématique la prévention des déchets dans l’espace public. Un vaste sujet, pour lequel les étudiantes de l’école Rubika se sont inspirées de leurs souvenirs de festival. « Il y a toujours ce même constat à la fin : une étendue de détritus à l’emplacement de l’événement », raconte Victoire. « Et les festivals sont des milieux fermés, où les consignes sont plus faciles à mettre en place », complète Blanche.

80 à 100 tonnes : c'est le volume de déchets produits dans les grands festivals selon Citeo

C’est ainsi qu’a été conçu Pockeco, un packaging alimentaire réutilisable, consignable et modulable, permettant de former 4 types de contenant grâce à un système de pliage. De quoi s’adapter à tous les types de nourriture nomade servie en festival !

Ne rien laisser au hasard

Le groupe a ainsi remporté la 2e place du concours grâce à ce projet ! « Je dirais qu’il faut croire en son projet, s’assurer qu’il est réalisable et qu’il n’y a pas d’impacts non maîtrisés, conseille Blanche aux futurs participants. C’est super important de faire attention à tout, même si ce n’est pas facile. »

Outre la dotation décernée et l’exercice de rigueur imposé, les lauréates gardent de bons souvenirs de leur participation. « C’était très formateur car c’était ma première participation à un concours, raconte Blanche. C’était intéressant de découvrir tout l’éco-système qui se cache derrière, et puis il y avait aussi l’opportunité d’être exposées à la Paris Design Week ».

Sans oublier le développement de qualités humaines, fortifiées par des valeurs communes. « Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce projet c’est la complémentarité au sein de notre équipe et le fait que l’on soit toutes les trois autant impliquées », se rappelle Victoire.

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Quelle suite pour le projet ?

Pour l’heure, Pockeco n’a pas encore été concrétisé « même si on s’est posé la question », affirme Blanche. « Il y a encore beaucoup de travail à mener sur ce produit, explique Victoire. Actuellement le choix du matériau nous pose encore problème, mais nous gardons toujours à l’esprit de le réaliser un jour ! »

Et pour la suite ? « Pour moi, l’écoconception n’est pas un sujet en soi, résume Blanche, qui vient de terminer son stage de fin d’études. J’y étais déjà très sensible avant le concours, et je considère plutôt cela comme un paramètre. J’aimerais que cela fasse partie de ma démarche, mais qu’elle ne se résume pas à ça. »

Depuis Pockeco, Victoire est diplômée d’un master en Design Produits et Services et a repris une formation en design digital. Elle est aujourd’hui UX Designer dans une agence à Paris. « En tant qu’étudiant il faut se préparer à la réalité du terrain : bien souvent c’est la viabilité économique d’un projet qui prime, concède-t-elle. Même cela évolue dans le bon sens dans les entreprises. »

Le Syctom,
l’agence métropolitaine des déchets ménagers

Premier opérateur public européen dans son domaine, le Syctom traite et valorise les déchets produits par les 6 millions d’habitants de 82 villes (Paris et proche banlieue), soit 10 % de la population française. Chaque année, 2,3 millions de tonnes de déchets sont pris en charge dans ses installations. En partenariat avec les acteurs du territoire, il innove au quotidien pour une gestion durable des déchets ménagers. En amont, le Syctom multiplie les actions de prévention et accompagne ses collectivités adhérentes afin de réduire les déchets produits sur leur territoire et de sensibiliser les usagers au tri.